Un cambriolage raté

Bernard attendait le retour de son fils avec angoisse: c’était l’heure de vérité. Veuf, il n’avait accordé que peu d’attention à son fils, car il voyageait beaucoup, étant féru d’art. Il avait fait de cette passion son métier et était antiquaire. Il parcourait le monde à la recherche des objets les plus rares et les plus insolites.

Quant à Dragomir, il était livré à lui-même: l’école de la rue n’avait pas tardé à déceler en lui un élève doué.

Dragomir était cambrioleur. Mais pour l’instant, personne n’avait réussi à le prouver. L’inspecteur Douet avait fait part de ses soupçons à Bernard dont le monde s’était écroulé: c’était à lui de découvrir si la rumeur qui courrait sur Dragomir était vraie ou non.

Dragomir rentrait de sa nuit de travail dans la maison où toute lumière était éteinte.

Dragomir: Papa!!! Qu’est-ce que tu fais là???
Bernard: C’était donc vrai!! Tu voles?!! Vide ce sac que tu tiens à la main!!

Dragomir: Heu… hem… c’est un emprunt au musée. Je la rapporte demain, enfin, tout à l’heure.
Bernard connaissait en effet cette statue: la Vénus de Riverview, une horreur dont l’auteur s’était débarassé en en faisant don au musée.

Bernard: Cette horreur ne vaut pas un clou! Prendre de tels risques pour ça, mais ça ne va pas la tête??!! Il faut absolument que tu te formes le goût pour distinguer la quincaillerie du reste!!! Demain, je t’emmène avec moi à Hong Kong où tu verras des choses qui ont vraiment de la valeur!
Le ton était sans réplique, et Dragomir rentra penaud dans sa chambre: il venait de se trouver un nouveau boss.