jeudi 23 septembre 2010

Un fil à travers le passé


Je m'appelle Chiara Picolo. Ce nom vous est certainement familier, car mon père s'est fait connaître par d'audacieux vols d'objets précieux. Ceux-ci ont fini par l'amener à la prison dont il s'est évadé, puis il a été repris, et finalement, il y est mort. Ma mère mourut peu après ma naissance. J'avais été élevée par une famille d'accueil. L'héritage de mon père était les premières nouvelles que j'avais de lui depuis bien longtemps. 

Cet héritage était constitué uniquement d'une vieille maison assez délabrée dominant Twinbrook. Je présentais que je ne pourrais pas la garder tant elle avait visiblement besoin d'une réhabilitation dont je n'avais pas les moyens. 

Mon premier rêve était d'en savoir plus sur mes parents, mon deuxième rêve d'ouvrir mon salon de styliste. Pour l'instant, je n'en avais pas les moyens et j'avais trouvé un travail à Twinbrook même. 

En visitant un peu la maison, je tombais sur un portrait de mon père dans ses dernières années: il avait l'air dur et désabusé.

En revanche, les photos avec ma mère montraient qu'ils avaient été un couple heureux. 

Je m' endormis en étant déçue de n'avoir rien trouvé dans cette maison que mes parents aient laissé pour moi, comme une lettre, des papiers, des choses comme ça, quelque chose montrant qu'ils aient pensé à moi. 

Le lendemain, j'eus la visite de l'inspecteur Castor qui me guida jusqu'au salon, connaissant cette maison maintes fois perquisitionnée. Il me montra un tableau auquel je n'avais prêté jusque là aucune attention et m'expliqua qu'il s'agissait d'une copie de piètre qualité d'une oeuvre que mon père avait volé, "L'océan d'ivresse". La compagnie d'assurance offrait une prime colossale pour la restitution de ce tableau. 

Lui-même avait passé énormément de temps à le rechercher, mais mon père lui en avait fait voir des vertes et des pas mûres pendant sa bien trop longue carrière criminelle. Castor avait demandé plusieurs fois sa mutation à cause de lui! Une fois il s'était évadé en provoquant l'incendie de la prison de Twinbrook -c'était d'ailleurs pendant cette cavale qu'il avait dû cacher le tableau, une autre fois il avait réussi à l'inonder à l'aide de complices et à s'enfuir en bateau. 

 
Il était plein de rancoeur que son ennemi le nargue par delà la tombe et faisait visiblement une affaire personnelle de la récupération de "L'océan d'ivresse". Mais jusqu'ici, ses tentatives pour retrouver l'oeuvre avaient été un fiasco. Je lui certifiais que si je trouvais la moindre information sur le tableau, je ne manquerai pas de lui en faire part, et sur ce il partit. 

Cette croûte valait donc des millions? Personnellement, je ne partageais pas l'enthousiasme des critiques pour ce style de peinture.  

J'avais des goûts très classiques en matière d'art, aimant surtout les portraits miniatures d'Abraham Lincoln. Il fallait que je trouve ce tableau avant l'inspecteur. Maintenant, j'en étais sûre, mon père avait laissé un code qui me permettrai d'en trouver la cachette et de rester à l'abri du besoin pour toujours. 

Je me mis alors à fouiller la maison de fond en comble. Mais il n'y avait aucune porte secrète, aucun bouton ouvrant une trappe cachée, aucun faux plafond recelant la clé d'un passage souterrain. 

Je me demandais ensuite si il n'y avait pas un élément architectural qui indiquât l'emplacement de la cachette sur les collines de Twinbrook, mais cette maison n'avait pas été rénovée depuis deux siècles.

Le code n'était il pas dans le sujet du tableau? Que représentait-il au juste? Une madone? Je distinguais bien une forme assise, mais la madone est traditionnellement représentée en bleu, et je ne voyais pas le corps du Christ. Et pourquoi ce ciel jaune? N'était-ce pas plutôt la femme de Loth statufiée? Mais alors qu'elle rapport avec le titre? La tâche verte était clairement de la végétation, ça j'en étais sûre. Je finis par conclure que ce n'était probablement pas le sujet du tableau qui avait inspiré une cachette à mon père. 

Tous les soirs, je m'endormais en me demandant quel pouvait bien être le code secret que mon père avait inventé -si jamais il existait. Cependant, je voyais que mes recherches n'aboutissaient à rien.

J'avais une une vie en dehors de la chasse au trésor. Je travaillais comme styliste, et me faisais de nouveaux amis, et en particulier Christiane, une vraie pipelette, mais une excellente cuisinière. 

Il devenait urgent pour moi de trouver une solution. Je ne pouvais pas entretenir la maison avec mon salaire et devais envisager sérieusement de la vendre. N'ayant plus aucune pierre à retourner dans la maison, j'étais allée me documenter à la bibliothèque sur son histoire, et de fil en aiguille avais commencé à lire tous les journaux relatifs à ma mère, ce qui faisait beaucoup car elle avait été actrice. 

J'y découvris aussi qu'elle avait été enterrée ici, à Twinbrook. J'allais donc me recueillir sur sa tombe. Au passage, je vérifiais si l'ombre de sa pierre tombale n'indiquait pas un lieu particulier. Son épitaphe ne constituait pas non plus une charade qui me guiderait jusqu'à l'objet de ma quête. 

Un jour, j'eus une illumination: le code secret, c'était ma mère. Elle était le fil d'Ariane jusqu'au tableau! J'en étais sûre! C'était en effet la seule chose que nous ayons en commun, mon père et moi.

Je courus à la bibliothèque car c'était là que j'avais commencé à collecter les informations la concernant, et donc le lieu où chercher, lieu que mon père m'avait indiqué en plaçant dans toute la maison des photos d'elle. 

Je sentais que la solution de l'énigme était là, toute proche, et liée à elle. Mais il n'y avait pas le moindre tableau dans la bibliothèque ni de placard secret parmi les rayonnages. Une fois encore, je fis chou blanc. 

Déprimée et ayant besoin de compagnie après avoir passé plusieurs semaines enfermées à sonder mes murs. J'invitais  Christiane à venir bavarder. 

C'était rageant de se sentir si près du but et de ne pas y arriver, et aussi de ne pouvoir en parler à personne. À mes collègues de travail qui me voyaient souvent plongée dans une profonde rêverie, j'avais dit que je pensais à ma mère, que j'aimerais tellement savoir comment elle avait vécu. En effet, il me fallait absolument des informations sur sa vie, car c'était là que je trouverais la clé de l'énigme. 

Christiane me parla alors de monsieur Vaillant qui avait été un fan inconditionnel de ma mère durant sa courte carrière au cinéma. C'était un monsieur d'un certain âge à présent, mais on disait qu'il vouait toujours un vrai culte à son actrice favorite. 

Je lui rendis visite et il fut heureux d'accueillir la fille de sa star adorée. Il avait des tas de photos d'elle et même un portrait réalisé au fusain qui trônait dans son salon. 

Durant plusieurs heures, il me raconta mille anecdotes sur sa brève carrière de starlette. C'était un plaisir de la connaître enfin, de savoir quelle était sa personnalité. Mais visiblement, il ne savait rien à propos de ce qui moi m'obsédait. 

C'est en prenant congé que je vis le tableau. C'était la copie exacte du mien, c'est-à-dire une deuxième copie! Monsieur Vaillant, voyant ma surprise, m'expliqua que ce tableau était un objet personnel que mon père lui avait permis de récupérer après la mort de ma mère. Ce n'était pas un portrait d'elle, mais il lui avait assuré qu'elle y tenait beaucoup, c'est pourquoi il le gardait précieusement. 

C'était une copie absolument identique au tableau exécrable que je possédais. Mais si ma copie était sans aucun doute une manière pour mon père de narguer l'inspecteur Castor, quelle était la raison de celle-ci? Je tenais enfin quelque chose!

La nuit suivante, je récupérais le tableau dont Monsieur Vaillant ignorait la valeur, ce qui faisait qu'il n'y avait aucun dispositif de sécurité particulier. Jamais je ne m'étais sentie aussi proche de mon père. 

"L'océan d'ivresse" était dissimulée, comme je m'y attendais, sous la peinture de la copie de monsieur Vaillant. Il ne me restait plus qu'à trouver un antiquaire peu regardant sur la provenance du tableau pour pouvoir réaliser mon rêve. J'éprouvais de la gratitude pour mon père ingénieux qui avait trouver le moyen de me guider à travers ce qui nous unissait. 

Quelques semaines plus tard, j'avais ouvert mon propre salon de styliste dans une autre ville, loin de Twinbrook. C'est alors que l'inspecteur Castor se présenta à la porte de mon salon. 

Monsieurr Vaillant en pleurs était venu lui signaler la disparition de son tableau. Castor n'avait d'abord pas trouvé la moindre piste avant que ma visite ne vienne dans la conversation. À sa grande surprise, j'avouais. Oui, l'énorme fortune que représentait ce tableau m'avait fait perdre l'esprit et je l'avais dérobé chez monsieur Vaillant. J'étais prête à le restituer en espérant que mon geste n'aurait pas d'autre conséquence.

Je me rendis dans une petite pièce et rapportais ma copie de "L'océan d'ivresse" que je possédais toujours, assurant que Mr Vaillant reconnaîtrait  le tableau qu'il avait toujours posséder. Je ne manquais pas de féliciter l'inspecteur d'avoir enfin résolu l'affaire. Je ne le revis jamais. Par la suite, je me suis parfois demandé si mon père n'avait été jusqu'à prévoir cette seconde copie dans l'hypothèse où Castor viendrait me demander l'original, mais souvent je me dis que seul le diable en personne peut être aussi roué.

Maquillage
Buglar mask, par smilleyoshi1000
Objet
FFS carnival wall masks, par TheNinthWave

Cette histoire a reçu le 3ème prix du concours de l'été d'histoires Sims 3 organisé par le forumsim dont vous pouvez consulter les participations ici.

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